Toutes nos envies
Toutes nos envies
Avec Marie Gillain et Vincent Lindon
Claire, jeune juge au tribunal de Lyon, rencontre Stéphane, juge chevronné et désenchanté, qu’elle entraîne dans un combat contre le surendettement. Quelque chose naît entre eux, ou se mêlent la révolte et les sentiments et surtout l’urgence de les vivre.
Ce drame social est à la fois très émotionnel et intellectuel et c’est justement là que réside son intérêt. Il émeut et fait refléchir en même temps. Les questions de légalité sont traitées à fond sans qu’elles soient rebutantes. Il fallait le faire. De plus le film dégage un rythme constant, ce qui n’est pas toujours le cas pour ce genre. Je n’ai pas encore vu de films ennuyant où apparaît Vincent Lindon. Ce gars est une valeur sûre. Il est d’un naturel désarmant, il s’investit à fond sans avoir l’air de faire aucun effort. Quand à Marie Gillain, elle aussi n’a aucune conscience que la caméra la regarde, elle y est tendre, souffrante, déterminée et très émouvante.
Benoit
Chef
Chef est une délicieuse comédie par l’acclamé réalisateur Jon Favreau. Alors que le Chef Carl Casper (Jon favreau) quitte sans avertissement le restaurant qui l’emploie après avoir refusé de compromettre son intégrité créative suite aux ordres de son patron (Dustin Hoffman), il se retrouve devant l’inconnu. Ayant retrouvé sa créativité d’antan, il se joint à son ex-femme (Sofia Vergara) et son fils afin de se lancer dans la cuisine de rue. Chef Carl Casper part alors sur la route afin de retrouver sa passion pour la cuisine, mais aussi pour y ajouter un zest d’amour et de vie.
Un film rempli d’émotions senties; une comédie intelligente qui met en scène La relation entre un père qui se rapproche graduellement de son fils. À regarder ces deux-là évoluer tout au long du film on a envie d’être les deux à la fois tellement les deux personnages sont réels. Ce film vibre d’authentiques liens entre tous les protagonistes. Tous sont chaleureux , sincères et intenses. J’ai visionné ce film trois fois de suite tellement j’avais envie de baigner encore et encore dans ce climat palpable de riches émotions humaines.
Boomerang
Boomerang
Avec Laurent Lafitte et Mélanie Laurent
Trente ans se sont écoulés depuis le décès de sa mère par noyade. C’est seulement suite à sa séparation qu’Antoine (Laurent Lafitte)constate à quel point, malgré les années, cette perte l’a affligé. Le doute et le mystère ayant toujours plané sut les circonstances de la tragique noyade, Antoine demande à sa sœur Agathe (Mélanie Laurent) de retourner sur les lieux de la tragédie. Ils découvrent des éléments inquiétants grâce aux révélations d’une ancienne domestique et soupçonnent rapidement leur père de leur cacher des éléments. S’en suit alors une enquête pour faire éclater la vérité au grand jour, même si pour cela, il faut déterrer des secrets de famille.
Voilà une histoire bien ficelée. À la manière d’un drame policier, elle nous tient en haleine du début à la fin, sans compter qu’elle se déroule à l’enseigne de belles valeurs telles que l’ouverture de cœur, l’amitié sincère, la persévérance et la tolérance. Un cocktail unique qui édifie en même temps qu’il divertit.
Je vais bien ne t'en fais pas
Je vais bien ne t’en fait pas
Avec Mélanie Laurent et Kad Merad
Comme elle rentre de vacances, Lili, 19 ans, apprend par ses parents que Loïc, son frère jumeau, suite à une violente dispute avec son père, a quitté la maison. Loïc ne lui donnant pas de nouvelle, Lili finit pas se persuader qu’il lui est arrivé quelque chose. Rongée par l’inquiétude, elle cesse de s’alimenter et dépérit dangereusement. On l’hospitalise, mais rien n’y fait, elle se laisse glisser. Quand une lettre de Loïc arrive enfin, il s’y excuse de l’avoir laissée sans nouvelle, y dit aller de ville en ville, vivre de petis boulots, et y fustige son père qu’il tient pour responsable de leur petite vie étriquée qu’il a décidé de fuir à jamais. Lili se rétablit, sort de l’hôpital et part à la recherche de son frère. Ce qu’elle va découvrir dépasse l’entendement.
Ce film illustre une tendance du cinéma français actuel : le récit autour de secrets de famille bien gardés. Les français cachent des choses. À l’enseigne de Je vais bien ne t’en fais pas on retrouve aussi Boomerang, Toutes nos envies, Avant l’hiver, Deux jours à tuer, et j’en passe. Ces quelques titres sont dignes de grand intérêt. Ils sont structuré à la manière des thrillers anglais avec en plus des valeurs humanistes, ce qui n’est pas le cas dans les thrillers anglais et américains. Les français seraient-ils en train de développer un nouveau genre ? Si c’était le cas, et non le fait du hasard, nous en serions très heureux, car les quelques titres ci-haut mentionnés sont d’un goût certain.
Benoit
Des vents contraires
Des vents contraires
Avec Benoît Magimel
Après que sa femme ait disparu définitivement après une de leur dispute, Paul se retrouve seul avec son garçon de 10 ans et sa petite fille de 5 ans, ne sachant pas si sa femme est morte, si elle s’est enfuie avec un amant, ou encore si elle s’est enlevé la vie. Paul est écrivain de métier, mais après qu’il ait tout dépensé son argent en recherches vaines de Sarah, sa femme, et que découragé, ll n’arrive plus à écrire, il déménage à St-Malo et s’installe dans la maison paternelle. Il retrouve alors son frère pour qui il va travailler comme instructeur dans une école de conduite automobile. Déjà atterré par la disparition de sa femme, le conflit larvé avec son frère va refaire surface et miner encore plus les forces de Paul, sans compter une courte aventure chaotique avec une élève de l’école de conduite et une affaire d’enlèvement d’un jeune garçon par son père que Paul essaie en vain d’aider.
Cette histoire tragique, presque à l’excès, est très bien menée et l’alternance entre les moments de tension et de détente nous permet de doser les nombreux moments dramatiques de l’histoire. On retiendra une constante dans ce film : la solidarité humaine. En dépit des conflits, des crises, des engueulades et prises de main, on revient toujours vers l’autre et on le soutient. C’est d’une grande beauté de cœur.
Beautiful Boy
Un adolescent profondément perturbé, mais selon toute apparence « normal », dès son entrée à l’université, lors d’une crise dépressive aigüe, tue quatre de ses camarades et s’enlève la vie à l’aide d’une arme à feu. Ce film est l’histoire du combat que livrent les parents du jeune homme pour s’en sortir et comment leur vie de couple écope de la tragédie incommensurablement douloureuse qui leur arrive.
Beautiful Boy vient de s’ajouter au répertoire de Ciné-Langue. Une histoire triste s’il y en a, mais dont le jeu des acteurs, Michael Sheen et Maria Bello, est tellement juste qu’il nous prend par les trippes dès le début et nous mène vers une séquence finale toute de compassion et de tendresse comme on en voit peu au cinéma. Ce film, tout tragique qu’il soit, est d’après nous un modèle de jeu intense qui ne lésine pas sur la vérité et la profondeur de sentiments. À voir absolument… un soir où l’on se sent solide émotionnellement…
Deux jours, une nuit
Deux jours, une nuit est probablement le chef d’œuvre des frères Jean-Pierre et Luc Dardennes dont tous les films sont empreints d’humanisme et de bonté. Celui-ci n’est pas différent, même qu’il l’est encore plus. J’ai tellement aimé ce film que j’en ai fait le numéro un des films en français à l’étude chez Ciné-Langue. Sandra, modeste employée d'une entreprise de panneaux solaires, arrive au terme d'un long arrêt de maladie pour dépression. Son patron, qui a réorganisé l'usine en distribuant le travail de Sandra aux autres employés, soumet ceux-ci à un dilemme : ils devront choisir entre conserver leur prime de 1 000 euros ou permettre le maintien de l'emploi de Sandra en perdant la prime. Un premier vote défavorable à Sandra, sous influence du contremaître Jean-Marc, est contesté par une employée, Juliette, qui obtient de son patron le vendredi soir qu'il organise un autre vote dès le lundi matin.
Shadowlands
Shadowlands est un chef-d’oeuvre, pur et simple. Je l’ai vu trois fois et je vais le revoir encore. C’est l’amour, le vrai, celui qui nous change et nous édifie, celui que l’on ne connaît qu’une fois et qu’on se doit de préserver avec toute notre vie. C’est un trésor inestimable qui apporte la joie et la souffrance, car il est comme la vie, il englobe tout et nous fait voir le soleil, la lune, la terre, la mer sous un angle nouveau, insoupçonné, comme si on se réveillait un matin, dans un autre pays, un univers nouveau. Et on est enchanté, on ne le croit pas, on pleure de joie et espère que cet amour sera éternel.
Basé sur une histoire vécue, C.S. Lewis ( Anthony Hopkins ) est un écrivain et un professeur de réputation internationale. Célibataire, il a une vie comblée par des aspirations toutes intellectuelles, à l’abri de la passion, jusqu’au jour où il fait la rencontre de Joy Gresham ( Debra Winger ). Joy est poète, divorcée, ardente, mère d’un jeune garçon de dix ans elle possède une intelligence vive et pénétrante. Lewis est pris par surprise par cette femme belle et brillante. Elle réveillera en lui des émotions profondes dont il a parlé dans ses livres mais qu’il n’a jamais vécues. Il va ouvrir son cœur petit à petit à cet amour qui va jeter bas les cloisons opaques d’une vie enfermée dans un monde irréel de poursuites philosophiques et abstraites. Mais la vie est faite d’équilibres délicats et Lewis devra composer avec une vérité terrifiante : un cœur disponible à un immense bonheur sera aussi la proie d’une immense douleur.
Last Love
Last Love m’a particulièrement plu parce que rempli de sensibilité et de réalisme, il nous aspire au sein de l’histoire d’amour de Mathew et Pauline, deux individus absolument charmant par leur honnêteté, leur naturel et aussi leur solitude. Mathew a 80 ans et Pauline à peine 25, mais ne sautons pas aux conclusions, leur amour est plus celui d’un père pour sa fille que de toute autre forme. Il est fait d’affection, de complicité, d’écoute et de respect. L’histoire nous conduit auprès de Mathew Morgan après le décès de son épouse qu’il adorait. Dès lors, Mathew se referme sur lui-même et perd le goût à la vie jusqu’à ce qu’il rencontre Pauline, par hasard, dans un autobus. Mais Pauline devra naviguer sur une mer houleuse. Mathew a un fils et une fille qui ne sont pas en bon terme avec leur père. Le fils autant que la fille voient d’un très mauvais œil l’intrusion de cette jeune et belle inconnue dans la vie de leur père. Mais ils se méprennent… Procurez vous ce film, ça en vaut vraiment la peine.
Pour toujours les canadiens
Évaluation maximum : *****
Scénario : ****
Jeu des acteurs : ****1/2
Dialogues : ***
Photo : ****
Intrigue : ****
Rythme : *****
Réalisme de l’histoire : ****
Valeurs positives : *****
Musique : ***
Message d’espoir : *****
Il n’en a pas l’air, mais pour moi, ce film est une pièce de collection. Pourquoi ? Parce que comme plusieurs grands films anglais et américains très dispendieux, ce qui n’est pas le cas de celui-ci, il s’y déroule quatre histoires en même temps sans qu’on perde le fil d’aucune d’entre elles, un tour de force très difficile à réaliser. De plus, Pour toujours les canadiens est loin d’être un film de Hockey uniquement. C’est avant tout un film familial remplie de valeurs humanistes, entre autres la générosité, ou en terme de hockey, l’esprit d’équipe. Alors que sa mère est très prise par son travail comme infirmière et qu’elle s’occupe d’un petit garçon qui attend une greffe du rein et que son père en a plein les bras à écrire le scénario d’un documentaire sur le club de hockey des Canadiens, le jeune Daniel Lanctot-Couture ( Dhanaé Audet Beaulieu ) rencontre des problèmes sérieux avec sa nouvelle équipe. Il est un joueur étoile et comme plusieurs jeunes talentueux il croit n’avoir besoin de personne ni sur la glace ni en dehors de celle-ci. Il va vite se retrouver avec un sérieux problème de rejet de la part de ses coéquipiers. Il en sera troublé au point où ses relations avec ses parents tourneront au vinaigre et qu’il perdra même l’envie de jouer son sport de prédilection. Mais son très gros petit égo va bientôt se dégonfler. Il n’aura d’autre choix que de changer son attitude s’il ne veut pas sombrer dans la morosité et le désespoir. Avec l’aide du conducteur de la Zamboni du Centre Bell et de son entraîneur il réussira à rajuster son tir. C’est alors qu’il connaîtra la joie de gagner en équipe et que son père, qui n’avait jamais pris grand intérêt à ses performances, se rapprochera de lui de façon significative.